LHJMQ. Qui a dit que le renvoi d’un joueur à son équipe junior devait être accueilli comme un échec? Fraîchement débarqué de Brossard, où il s’est démarqué face aux plus beaux joyaux des Canadiens, Charles-David Beaudoin revient chez les Voltigeurs avec le sentiment du devoir accompli au terme de ce premier contact avec le hockey professionnel.
Invité à la dernière minute à prendre part au camp des recrues de l’organisation la plus titrée dans l’histoire de la Ligue nationale de hockey, le défenseur drummondvillois s’est présenté à Brossard avec la mentalité qu’il n’avait rien à perdre… et tout à gagner.
«Ça s’est passé très vite! J’ai reçu un appel en après-midi (jeudi), puis le soir même, j’étais déjà rendu à l’hôtel. Je n’ai pas vraiment eu le temps de réaliser l’ampleur de cette invitation. Puis, dès la première pratique, j’ai compris que j’avais ma place à ce camp. C’était des jeunes joueurs de hockey cherchant à se faire valoir, tout comme moi. À ce moment, je savais que si je me concentrais sur ce que j’avais à faire, j’allais bien performer», a partagé le capitaine des Voltigeurs, présent au Centre Marcel-Dionne mercredi avant-midi même s’il n’a pas sauté sur la glace avec ses coéquipiers.
C’est en livrant une prestation électrisante dès son premier match simulé que Beaudoin a capté l’attention de l’état-major du Bleu-Blanc-Rouge et séduit les médias montréalais. Faisant face à des espoirs frappant aux portes de la LNH, l’arrière de 20 ans a démontré qu’il n’était pas impressionné et qu’il n’avait rien à leur envier.
«Dès ma troisième présence, j’ai fabriqué le but de (Michael) McCarron. Puis, en fin de première période, j’ai marqué mon but. Ça a donné le ton à mon camp. Ensuite, j’ai seulement regardé vers l’avant. J’ai aussi évité le piège de tomber dans le flashy. J’ai gardé mon jeu simple et efficace, mais aussi physique. Quand (Jiri) Sekac s’est frustré après moi dans le dernier match, j’ai su que j’avais bien fait mon travail», a relaté celui qui s’est dit honoré d’avoir été comparé à l’ex-Voltigeur et Drummondvillois d’adoption Frédéric St-Denis au cours des derniers jours.
Même s’il n’est pas parvenu à décrocher un premier contrat professionnel, vraisemblablement pour des raisons techniques, Beaudoin est confiant de convaincre le Tricolore ou une autre équipe de lui offrir cette chance au cours de la prochaine année.
«On va se dire les vraies choses : les Canadiens m’avaient appelé pour emplir un chandail, juste parce qu’il leur manquait un défenseur pour le camp. Ils ne s’attendaient à rien de moi, mais je les ai surpris avec mes performances. Dans les meetings d’après-match, ils n’avaient que du positif à mon sujet. À la fin, ils m’ont dit que j’ai été le meilleur défenseur du camp, puis qu’ils vont me suivre comme si j’étais un de leurs choix au repêchage», a-t-il raconté.
«Pour ma part, je vais continuer à contrôler ce que je peux, c’est-à-dire mes performances. Si je continue à bien performer, je sais que de belles choses vont arriver», a encore fait valoir Beaudoin.
Ayant fait le plein de confiance à Brossard, Beaudoin se dit maintenant fin prêt à relever le défi qui se présente devant lui. À l’aube de sa cinquième et dernière saison dans les rangs juniors, le numéro 27 veut transporter son expérience dans le vestiaire et sur la glace pour guider les jeunes Voltigeurs dans la course au championnat de leur division.
«À présent que j’ai vécu l’expérience professionnelle, ce sera plus facile pour moi d’exercer mon leadership. Je sais maintenant ce que ça prend pour se préparer pour monter à ce niveau. Quand je te disais avant le début de la saison que je voulais léguer quelque chose de concret aux jeunes joueurs de l’équipe, voilà une expérience supplémentaire que je vais pouvoir leur partager», a affirmé Beaudoin en guise de conclusion.
Kory-Antony, une étincelle!
Le fort lien d’amitié qui unit Charles-David Beaudoin à Kory-Antony Roy-Lagacé, ce jeune amateur de hockey qui souffre d’une maladie orpheline, n’est pas étranger à l’émancipation du capitaine des Voltigeurs. Une conversation entre les deux complices à l’été 2013 a insufflé une dose de confiance et de motivation au hockeyeur drummondvillois, qui a ensuite connu la meilleure saison de sa carrière, s’avérant un élément de premier plan dans les succès de l’équipe.
«Je crois sincèrement qu’il n’y a rien qui arrive pour rien dans la vie. J’ai toujours cru en moi, mais Kory a été l’étincelle qui m’a permis de croire véritablement à mon rêve. Il m’a dit : "Tu vas être invité chez les pros un jour, mais pour le moment, ça ne sert à rien que j’essaie de te convaincre. Tu dois d’abord y croire". Ça m’a fait réfléchir. J’ai abordé la dernière saison avec une nouvelle foi en mes moyens. Chaque jour, mes performances m’ont donné encore plus de confiance en moi», a partagé Beaudoin.
«Cette conversation avec Kory aura été un tournant pour moi, tout comme ma suspension et ma commotion de l’hiver dernier. C’est pendant que j’étais à l’écart que j’ai réfléchi sur ma façon de jouer. Martin (Raymond) et Louis (Robitaille) m’ont ensuite aidé à changer mon style de jeu. Il reste maintenant à voir si l’expérience que je viens de vivre au camp du Canadien deviendra un autre tournant dans ma carrière.»
À lire également :